Diasporas
De retour d'Egypte, les douze tribus des fils de Jacob unifiées
par le roi Saul, puis par les rois David et Salomon ont créé le
premier premier royaume juif qui va se scinder en deux à la
fin du Xe siècle : Israël au Nord et Juda au sud.
Celui d'Israël sera détruit par les babyloniens
en 722 avant notre ère, et celui de Juda (où ceux
du nord s'étaient réfugiés) a été renversé en
587 par Nabucodonosor.
C'est la première
diaspora. Les habitants sont déportés
en Babylonie et vers les vallées de l'Euphrate. Avant
cette date, le peuple juif se concentrait essentiellement à Babylone et
en Israël où sont
restés quelques foyers de peuplement.
C'est en fait dans l'exil que s'est constituée et fixée
la religion. Le sixième siècle avant notre ère,
a été décisif. Il a vu la fin de l'hébraïsme
plus ou moins polythéiste et les débuts du Judaïsme
monothéiste qui s'est imposé en Méditerranée, en Egypte et
dans tout l'Orient.
Le Deutéronome (vers -620) prend acte de la mobilité à venir
de ce peuple : "L'Éternel te dispersera parmi tous
les peuples, d'une extrémité de la terre à l'autre".
Il assume l'exil, l'abandon provisoire de la terre d'Israël
et l'attente du Messie.
En -539, le souverain Cyrus II autorise le retour des Judéens
dans leur pays et à reconstruire leur temple à Jérusalem
qui devient au milieu du Ve siècle la capitale
de la province de Judée.
Sous la domination perse, puis d'Alexandre le Grand s'ouvre
une période de paix et de prospérité pour
les Juifs de Judée déjà en partie héllénisés.
Ils sont concentrés autour de Jérusalem, de la
plaine côtière au Jourdain. Leur production intellectuelle,
d'une très grande richesse littéraire, reflète
souvent l'assimilation des mondes juif et grec.
Au deuxième siècle toujours avant notre ère,
Strabon, Sénèque et Yosef Ben Matthias alias
Flavius Josèphe (un historien juif héllénisé),
témoignent que les Juifs étaient déjà disséminés
dans toute la Méditerranée.
La Prise de Jérusalem par Pompée (en 63 av.)
entraîne l'envoi en esclavage de prisonniers à Rome,
la destruction du temple et l'interdiction aux juifs de revenir
en Israël,. Ils seront vendus en esclaves, déplacés,
rejoignant souvent les diasporas existantes.
Cette deuxième
diaspora s'effectue plutôt vers l'Occident.
Au premier siècle de notre ère, de grandes communautés
se développent dans des grandes cités comme Antioche,
Damas, Alexandrie, Rome (8000 juifs dénombrés) ou en Asie
mineure. En 272, l'édit de
Caracalla va autoriser les Juifs à pratiquer leur religion
et à agir comme citoyens romains.
A partir des années 500, les Juifs
subissent à nouveau de nombreuses persécutions
: conversions obligatoires, expulsions, pogroms, etc. Les communautés
juives s'intégreront mieux dans les pays musulmans, notamment
en Andalousie où nombre de juifs occuperont
des postes politiques et culturels importants. Maïmonide
publie à Cordoue (en 1190) "le Guide des Egarés" qui
associe le foi juive et la pensée d'Aristote.
Au IXe, Les Juifs arrivent en Chine (Kaifeng) par
la route de la soie, en venant de Perse ou d'Inde.
Les premières croisades vers l'an 1000 vont générer
des massacres : en 1099, les Croisés prendront Jérusalem
et brûleront les Juifs réfugiés dans la
synagogue et en 1190, ils seront chassés d'Angleterre.
Du Xe au XVIe siècle, la Pologne a été un
de pays les plus tolérants en Europe. La culture et
la langue Yiddish s'y développe en produisant de grand
intellectuels : Guershom de Mayence (Xe siècle),
Rachi, le Maharal de Prague (XVIe siècle)...
En revanche, en 1230, en France, Saint Louis définit
les Juifs comme de serfs qui doivent obéissance au roi
et aux seigneurs et en 1394, ils seront chassés de France
(une partie se réfugiera dans les Etats du pape).
En 1492, Isabelle la catholique les obligera à partir
ou à se convertir (ils avaient quatre mois pour quitter
l'Espagne). On estime que 100 0000 à 200 000 ont dû s'exiler.
C'est le plus important exil juif de l'histoire.
Un grand nombre traverse la Méditerranée pour
rejoindre le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, d'autres
se réfugient au Portugal avant d'en être chassés
quelques années après. Ils émigrent alors
par bateau vers l'Italie, la Grèce
(Rhodes et Thessalonique), dans le sud de la France,
par Bordeaux, d'un côté, par Montpellier de
l'autre. D'autres encore se dirigent plus
au Nord : aux Pays-Bas ou en Angleterre (retrouvant
les populations juives déjà installées
depuis longtemps). D'autres encore vont plus loin, en Inde et
aux Amériques récemment
découvertes par Colomb.
Ces juifs d'Espagne, une population cultivée, vont conserver
leur langue (le judéo-espagnol) et leur culture pendant
des siècles et influencer toutes les communautés
auxquelles elles vont s'assimiler.
Les siècles suivants, au gré des vicissitudes
politiques et des conditions économiques, des communautés
se développent comme à Amsterdam (au
XVIIe) où les juifs convertis (marranes) peuvent retrouver
leur identité ou à Bordeaux où ils
ont longtemps bénéficié d'un statut particulier à tel
point qu'en 1789, les premiers députés
juifs de l'Assemblée Constituante sont de Bordeaux.
D'autres exils vont avoir lieu tout au long de l'histoire.
Au XIXe, ceux des Russes fuyant les progroms et au XXe, celui
entraînée par l'indicible seconde guerre mondiale
: déportation massive, massacre des ghettos de Lodz,
Varsovie et de Krakow, Shoah... Plus d'un tiers de la population
Juive mondiale a ainsi disparu. Une partie importante (150
000 environ) des déportés, hésitant à revenir
dans leur pays, se sont embarqués pour Israël.
D'autres pour les Amériques, l'Australie ou l'Afrique
du sud.
Le dernier exil massif est celui des juifs
d'Afrique du Nord. Plusieurs centaines de milliers ont quitté les
pays arabes pour Israël et de nombreuses autres destinations
: France, Canada, USA, etc. (Voir la carte ci-dessous)
Juifs de Provence et du Languedoc
L'existence d'une présence juive en Provence et en Languedoc
est attestée depuis le Ier siècle et même
probablement avant. Ils seraient arrivés avec les Romains,
bénéficiant de leur statut de citoyens. D'abord à Massilia,
puis à Narbonne, Carpentras, Montpellier, etc. Pendant
le Moyen Age, et notamment à Narbonne, ils entretiendront
des relations de proximité avec l'importante communauté juive
espagnole et profiteront des apports de Al Andalus.
Un rabbin voyageur, Benjamin de Tulède, visitant en
1165 le Languedoc, rend compte d'une importante communauté juive
d'environ 300 personnes à Narbonne, ville comparée à Babylone
pour ses nombreux savants (Kimhi, grammairien, Kalonymos et
Ibn Tibbon, grands traducteurs de l'arabe à l'hébreu,
etc.). Narbonne (Ner binah" : "lumière de
l'intelligence"), dit-il, "d'où sortit la
Torah pour se répandre dans tout le pays". Le XIIIe
siècle est un âge d'or du judaïsme méridional
riche de l'apport andalou et de la pensée de Maimonide.
La fin de l'Andalousie et la reconquête des rois catholiques
vont précipiter des dizaines de milliers de juifs sur
les routes et les mers dans d'innombrables directions. Une
partie d'entre eux se réfugient dans le sud de la France.
On a la trace de communautés dans l'Aude (Tour d'Escales), à Carcassonne,
dans le quartier Saint Vincent (traces écrites sur le
juif converti Davin en 1430, aïeul de Nostradamus).
De
nos jours, les communautés de Provence et du Languedoc
se sont dispersées, les grandes concentrations s'effectuant
dans les grandes villes : plus de la moitié dans la
région parisienne, puis à Marseille, Lyon, Toulouse,
Nice, etc.
Amiel non juifs
Il y aurait deux origines non hébraïques à notre
nom, la première serait romaine et proviendrait de la
gente Aemilienne, une des grandes famille patriciennes romaines,
descendante de Mamercus, un fils de Pythagore, surnommé Æmylos
ou Aimilios pour son "raffinement et ses talents oratoires".
La seconde viendrait du mot Amelho en occitan, qui
veut dire amande et qui aurait dérivé en Amiel.
A partir du XIIIe siècle, les registres d’inquisition
fourmillent de Amiel cathares persécutés comme
hérétiques (voir : http://amiel.ovh.org/wp/?p=44).
Une inquisition particulièrement barbare qui mutile,
brûle, tue les hommes, les femmes et
les enfants au nom de la vraie foi, "pour la gloire de
Dieu". Ce fut aussi une façon de mettre au pas
des régions autonomistes qui contestaient l'administration
et la religion de l'Etat.
C'est dans l'Aude et autour (dans la Septimanie) qu'on en trouve
la plus grande concentration.
Ainsi, dans la même région, à la même époque,
cohabiteraient des Amiel dont les lignées n'auraient
rien à voir. Se sont-ils rencontrés, y a-t-il
eu des mariages ?? Les choses se compliquent...
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